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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 11:40

Les deux tomes de Wang sont mes premiers Bordage ...

 

C’est une lecture qui m’avait passionné en première lecture ,  parce que j’étais atteint du syndrome de la forteresse ( sourires ) .

 

L’auteur dont le talent en matière de style n’est pas à démontrer , s’est plu à imaginer une Europe fermée , repliée sur elle-même  , assiégée par la pauvreté et par des périls géopolitiques sino-russes et autres délices tel que les intégrismes religieux  .

Au sein de cet univers  , l’Europe est prospère , assez vide et clivée comme le découvrira le lecteur  .

C’est vrai que Wang est «  un roman «  de transition du point de vue de l’histoire francophone du genre , car il est encore dans la veine post apocalyptique des années 70 , et il a tous les charmes des thématiques de ces années-là , alors qu’il est parfaitement contemporain .

Enfin c’est un texte écrit dans la langue de Molière et de ce fait nous sommes loin de traductions bonnes ou mauvaises . Dans la mesure où le style de l’auteur est excellent , c’est un plaisir assez rare finalement de profiter de textes de science-fiction de qualités rédigés en français . On donc loin des  « trahisons et des faux amis « , de plus l’auteur est un européen qui pense l’Europe  .

 

Bordage a brodé son univers Wang sur un canevas antique ( antiquité tardive et gestation du moyen-âge ) .

L’Europe est une société Hight Tech  , environnée de barbares qui sont régulièrement admis en faibles effectifs au «  paradis «   .

Le monde «  parfait «  et hédoniste est cerné par le fondamentalisme religieux , par la misère ou par le népotisme et les comportement mafieux .

Un «  barbare «  admis au sein de «   l’empire « pour les «  jeux «  changera la face du monde ( dans le deuxième tome ) , comme dans l’antiquité tardive le court de l’histoire  de l’extrême occident fut changé par des populations  exogènes acculturées .

Ce premier tome met en place tout cet univers et toutes ces problématiques externes ou bien internes à la forteresse Europe ..

 

La caractérisation est parfaite , l’univers possède du sens , il est animé au sens où il possède une âme , et les thèses de l’auteur n’ont rien d’idéologiquement véhément , enfin les mots sont bien choisis sans être  dans une dynamique surfaite ou encore ampoulée  .

Les idées et les constats qui sont portées par le roman , ne sont pas sans une certaine pertinence si on en reste aux niveau des constats et des dynamiques potentielles  .

L’auteur est un peu pessimiste à mon humble avis , quand il pose l’univers de Wang ( c’est un euphémisme ) . Un univers qui est donc le résultat des extrapolations faites par l’auteur , qui se pose pourtant et néanmoins de très bonnes questions en livrant à notre pâture ces deux excellents romans ,  clairement solidaires entre eux .

 

Un excellent texte de science-fiction francophone donc : 1)  Bravo et 2)  cocorico  ....

 

Citation de Pierre Bordage , Wang tome 1 :

« Malgré les nuages bas, malgré la neige qui tombait désormais en abondance, le REM se dressait devant eux dans toute sa majesté. Du ciel il n'avait pas seulement la couleur mais, bien qu'il fût vertical, bien qu'il fût délimité en bas par le tapis neigeux et en haut par le manteau nuageux, il donnait la même impression d'infini, d'insondable. Ses émulsions ressemblaient à des insectes photogènes et fourmillants, et son grésillement se transformait en un bourdonnement grave qui Malgré les nuages bas, malgré la neige qui tombait désormais en abondance, le REM se dressait devant eux dans toute sa majesté. Du ciel il n'avait pas seulement la couleur mais, bien qu'il fût vertical, bien qu'il fût délimité en bas par le tapis neigeux et en haut par le manteau nuageux, il donnait la même impression d'infini, d'insondable. Ses émulsions ressemblaient à des insectes photogènes et fourmillants, et son grésillement se transformait en un bourdonnement grave qui évoquait la rumeur d'un gigantesque essaim. D'une cinquantaine de mètres de hauteur - pourquoi si haute ? se demanda Wang, une ouverture de trois mètres aurait largement suffi...-, la porte ne s'embarrassait d'aucun chambranle, d'aucun fronton, d'aucune fioriture. évoquait la rumeur d'un gigantesque essaim. D'une cinquantaine de mètres de hauteur - pourquoi si haute ? se demanda Wang, une ouverture de trois mètres aurait largement suffi...-, la porte ne s'embarrassait d'aucun chambranle, d'aucun fronton, d'aucune fioriture. « 

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