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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 10:03

Bienvenue au pays de la métaphore , du fatum et des mirages ou bien des imago mundi plutôt  ,

 

Voici un roman qui a bénéficié  lors de sa première publication d’une aura sulfureuse .

Sur ce plan je dirais que ce n’est peut-être pas une lecture jeunesse très recommandable , car bien des choses y sont aussi subtiles que franches et compliquées  ,  comme la violence par exemple .

 

J’aime énormément le travail de l’auteur en général . Car il écrit des textes souvent bizarrement oniriques où les métaphores sont fréquemment omniprésentes et d’ailleurs , ce sont elles qui campent avec vigueur des univers aussi improbables que solidement réalistes , comme environnement romanesques et comme univers alternatifs   .

 

Il y des analogies avec Serge Brussollo pour ce qui est des logiques de création d’univers , mais c’est intéressant de les comparer  entre eux ( ces logiques créatives ) .

Di Rollo pose des univers qui ont du sens car ils ont la portée d’un langage alors que Brussollo est lui  dans  l’expression , d’un somptueux fantasque , dramatiquement décoratif , pour ses univers . Des univers qui fonctionnent bien  , mais qui sont d’une splendeur et d’une portée anecdotique et onirique fondamentalement  . Chez Di Rollo les univers sont un langage , une forme d’écriture non alphabétique  , un peu comme des idéogrammes ou des pictogrammes évocateurs et riches de sens    .

 

C’est un des premiers écrits de l’auteur , après de nombreuses nouvelles . Il a d’ailleurs  une patine façon ,  très , «  premier roman , réussi « 

 

L’univers est ici un véritable drame . C’est une dystopie désespérée qui est très bien campée .

Dans cette réalité  l’Europe est un monde ruiné où les libertés fondamentales n’ont  plus même l’ombre d’une portée concrète .

Les populations souffrent et elles courent après de petits métier , en chapardant aux étals et en subissant une grave pénurie énergétique  ..

 

Le dénuement a conduit entre autres délabrement ,  à la dégradation des centrales nucléaires et de ce fait les incidents radioactifs ont fleurit , et les gens meurent donc  dans la quarantaine et dans le mépris et l’exclusion .

 

Les solutions apportées par les gouvernements n’ont pas de sens et ne règlent rien , c’est un peu comme quand on demande à des convicts de déplacer des tas de pierres et ensuite de les remettre en place  ..

 

On brule les corps , ou bien on les passe à Number 9 , que je vous laisse découvrir , une sorte de broyeur génétiquement modifié , ignoblement sale à l’haleine fétide , véritable métaphore de l’enfer et de ses portes d’accès .

 

Deux personnages , se lancent dans une virée à la Bonny And Clyde , qui est  un véritable  examen approfondie de la problématique de la violence gratuite , de la quête de vengeance , de la légitimité de cette quête , du prix à payer car il serait vain de croire que la vengeance assouvie comme sa quête , laisse indemne la victime car elle a un prix et elle coute très chère .

La question du réalisme dans ce roman ( comme dans beaucoup d’oeuvres de l’auteur ) est intéressante .

 

Cet univers est logique et il tient debout . Il est souvent solide en profondeur , pourquoi  pas en effet imaginer un monde délabré et ruiné , qui ne peut entretenir ses centrales nucléaires , qui de ce fait sombrent en entrainant tout ce qui les environnent alors que les Tchernobyl fleurissent ..

Et puis ,  des aspects fantasques plus ou moins oniriques et narrativement crédibles et même réalistes finalement ( un peu à la Brusselo ) apparaissent et ils  emmaillent l’univers comme le sens profond du texte    .

 

Ce texte comporte des passages rares, mais incontournables  , où la violence atteint des sommets paroxysmiques , «  on ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs «  je dirais ! ....

Ce n’est pas une violence gratuite , voyeuriste . Elle signifie quelque chose et elle alimente une réflexion en profondeur sur le cercle vicieux de la vengeance et de la violence .

Elle est une proposition au sens dialectique ,  comme au sens grammatical du terme de proposition  .

 

L’auteur possède à l’évidence , une culture antique ( gréco-romaine ) , c’est une mentalité qui rayonne de chaque page sans la moindre citation ,  qui mettrait  sur cette piste .

Mais les concepts classiques sont là , ils sous-tendent le texte , Ils le portent et il pétrissent le sens comme les logique créatives ,  et :

                                                                                                                                         

                                                                                                                                    C’est le pied ,  tout simplement

Ps Un roman épuisé en papier mais qui existe en numérique .

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